Debranding : l’art de déshabiller sa marque pour mieux séduire
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le debranding ne signifie pas que les marques tirent leur révérence. En fait, elles adoptent une approche différente, plus subtile.
Avez-vous remarqué que certaines des marques les plus emblématiques disparaissent presque de notre vue? Ce n’est pas une illusion. C’est ce qu’on appelle le debranding. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le debranding ne signifie pas que ces marques tirent leur révérence. En fait, elles adoptent une approche différente, plus subtile.
Nous sommes submergés de publicités et de logos à chaque coin de rue, sur chaque site web, ce qui peut devenir oppressant. Les marques l’ont compris. Pour se démarquer, certaines choisissent de réduire la présence de leurs éléments visuels traditionnels comme le logo et le slogan. L’idée est de se concentrer sur ce qui compte vraiment : la qualité du produit et l’expérience client.
En quoi le debranding est-il différent du rebranding?
Bien que le debranding et le rebranding impliquent tous deux des changements dans l’identité de marque d’une entreprise, ils poursuivent des objectifs différents et utilisent des stratégies distinctes.
Le rebranding consiste généralement en une refonte complète de l’identité visuelle, de la proposition de valeur et du positionnement de la marque. Cela survient souvent en réponse à des changements significatifs sur le marché, des modifications dans la stratégie de l’entreprise ou des efforts pour revitaliser l’image de la marque.
En revanche, le debranding se concentre sur la simplification ou la suppression des éléments de marque existants plutôt que sur l’introduction de nouveaux. Au lieu de réinventer la marque, le debranding cherche à affiner et à rationaliser sa présentation pour mieux s’aligner avec les préférences contemporaines des consommateurs et les dynamiques du marché.
Quelques avantages du debranding
Le debranding, ça a l’air radical, mais c’est surtout malin. Pourquoi? Parce que cette stratégie offre des avantages que le branding dit « traditionnel » peine à égaler.
Authenticité et confiance
Le premier avantage, et non le moindre, c’est l’authenticité. En réduisant les artifices, les marques montrent qu’elles n’ont rien à cacher. Les consommateurs d’aujourd’hui sont à la recherche de transparence. En enlevant les éléments tape-à-l’œil et la surcharge, les entreprises disent Regardez nos produits, ils se suffisent à eux-mêmes.
Réduction du bruit visuel
Dans un monde où chaque coin d’écran, chaque rue, et chaque emballage crient pour attirer notre attention, la simplicité devient un luxe. Un packaging épuré ou une publicité en toute simplicité captivent souvent davantage parce que notre cerveau est attiré par la clarté. Moins d’éléments visuels signifie que le message essentiel passe mieux. Pensez à Apple. Leurs publicités sont souvent minimalistes, et pourtant, elles marquent les esprits, et on les reconnait tout de suite.
Focus sur le produit et l’expérience
Le debranding permet de remettre le produit au centre de l’attention. Et quand le produit est de qualité, il se vend beaucoup plus facilement. Cela permet également de valoriser l’expérience client. En simplifiant leur identité visuelle, les marques peuvent investir davantage dans l’amélioration de l’expérience utilisateur.
Adaptabilité aux tendances du marché
Finalement, le debranding permet aux marques de s’adapter rapidement aux tendances du marché. Avec moins d’éléments visuels à gérer (on a tous vu des guides de normes de 150 pages), il est plus facile de faire évoluer l’image de la marque en fonction des attentes des consommateurs. Cette agilité est cruciale dans un environnement où les tendances changent à la vitesse de la lumière.
Les défis et risques du debranding
Ce mouvement est séduisant, mais ce n’est pas sans risques. Avant de vous lancer tête baissée dans cette stratégie, il est crucial de comprendre les défis et les pièges potentiels.
Perte d’identité
Quand une marque choisit de minimiser ou de supprimer ses éléments visuels, elle court le risque de devenir méconnaissable. Imaginez un Coca-Cola sans son rouge iconique ou une Nike sans son fameux swoosh. Les consommateurs peuvent se sentir désorientés, voire trahis. La clé ici est de trouver un équilibre délicat : simplifier, oui, mais sans perdre ce qui rend la marque unique et reconnaissable.
Confusion des consommateurs Si les consommateurs ne reconnaissent pas instantanément une marque, ils peuvent passer à côté du produit. Tropicana en est un exemple flagrant. Lorsqu’ils ont décidé de revoir leur packaging en 2009, les ventes ont chuté de 20% en quelques semaines. La leçon : le debranding doit être soigneusement planifié et testé avant d’être déployé à grande échelle.
Réactions négatives Les consommateurs s’attachent à certains éléments visuels et émotionnels de leurs marques préférées. En retirant ou en modifiant ces éléments, une marque peut déclencher des réactions indésirables. Les réseaux sociaux peuvent amplifier ces réactions, transformant une simple critique en gestion de crise. Il est donc essentiel d’anticiper ces réactions et de préparer une communication transparente et réactive. Un mot : GAP.
Dilution de la marque
La dilution de la marque est un autre danger. En cherchant à simplifier, une marque peut involontairement affaiblir son message. Le debranding ne doit pas signifier une perte de voix ou de personnalité. Au contraire, il doit renforcer la clarté et l’impact du message. Cela nécessite une compréhension approfondie de ce qui fait l’essence de la marque et de comment cette essence peut être communiquée de manière épurée.
Pour conclure
Pour conclure, une stratégie de debranding n’est pas à la portée de tous. Pour debrander, il faut au préalable avec un brand 😉